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Les Professeurs de la Faculté de Médecine de Nancy de 1872 à 2005

Ceux qui nous ont quittés

Récompensé par le prix 2006 de la Société Française d'Histoire de la Médecine (SFHM - président P. Thillaud)

Préface

par le Professeur Jacques ROLAND

Ancien Doyen de la Faculté de Médecine de Nancy

Président du Conseil National de l'Ordre des Médecins

Peu d'institutions ont une histoire qui épouse autant celle de leur région qu'une Faculté de Médecine. C'est particulièrement le cas de la nôtre, et dès ses débuts, marqués tant par la situation politique, que par l'état sanitaire de la population. Situation politique, car l'époque de son avènement est celui du plus fort des guerres de religion, dans une université destinée à endiguer la poussée intellectuelle protestante. Situation sanitaire, car la population lorraine subissait, dans une des périodes les plus tristes de son histoire qui aboutira à la guerre de Trente Ans, la répétition de terribles épidémies de peste ; plusieurs des nouveaux professeurs de la Faculté, en furent victimes et, parmi eux, son premier Doyen, Charles LEPOIS. Remarquons, au passage, que si notre Université est née à Pont-à-Mousson, c'est dans une hésitation du Cardinal de Lorraine entre Metz et Nancy, déjà !

Le retour de la Lorraine à la prospérité, l'influence positive de ducs bâtisseurs, puis du roi Stanislas, conférèrent à Nancy une attraction qui déstabilisa les institutions universitaires mussipontaines, et tout particulièrement dans notre domaine. Le corps médical nancéien, nombreux et actif, trouva dans la création du Collège Royal de Médecine par Stanislas en 1752 une consécration qui ne pouvait qu'être achevée par la venue à Nancy de la Faculté, ce qui fut fait en 1768. La Révolution allait à son tour bouleverser la Faculté : comme toutes les autres, elle fut supprimée, et comme la plupart, oubliée par Napoléon. Celui-ci ne rétablit dans leur rang que Montpellier, Paris et Strasbourg. Mais la flamme de l'enseignement médical ne s'éteignit pas à Nancy. Des praticiens passionnés, comme HALDAT DU LYS, et plusieurs membres de la famille SIMONIN, à qui l'on doit tant, permirent de rétablir un enseignement, d'abord libre, puis sous forme d'écoles secondaire puis préparatoire de médecine, à l'instar de ce qui se passait à Lyon ou à Lille. Nancy était donc prête à retrouver sa Faculté de médecine. Là encore, c'est un rendez-vous dramatique de l'histoire qui lui en donna l'occasion.

C'est là que nous retrouvons l'ouvrage de Bernard LEGRAS. Le désastre de la guerre de 1870, l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne, la fidélité à la France des enseignants de la Faculté de Médecine de Strasbourg, imposèrent l'idée de redonner à cette Faculté française un nouveau foyer. Ce fut Nancy, ville patriote, ville symbole du combat des frontières, qui fut choisie. Tous les Lorrains animés de la passion pour une université nancéienne puissante, comme le baron Guerrier de Dumas, et pour le retour d'une Faculté de Médecine, trouvèrent ainsi la consécration justifiée de leurs efforts. Le « transfèrement » de la Faculté de Strasbourg fut officialisé le 19 mars 1872.

Bernard LEGRAS, à travers son annuaire biographique des professeurs de la Faculté retrouvée, nous permet de continuer cette belle, et parfois triste histoire. Avec lui, on retrouvera les effets de ce « ressac » de la rivalité franco-allemande dans la vie de notre établissement. Nancy, après la Grande Guerre rendra à Strasbourg l'aide que celle-ci lui avait prodiguée, certains de nos professeurs, et non des moindres, allant renforcer le corps des enseignants alsaciens. Notre Faculté le fit après avoir permis à son université de recevoir la Légion d'Honneur, elle qui était restée seule en activité pendant toute la durée du conflit, et aux pires moments. La deuxième guerre la marquera aussi largement et une partie importante de ses enseignants sera déportée, en particulier son Doyen Maurice LUCIEN et le futur Doyen Jacques PARISOT.

Il faut remercier l'auteur de nous faire approcher l'histoire globale de notre établissement, mais aussi l'histoire de la médecine elle-même, dans une période charnière où l'on passe de l'empirisme à la médecine scientifique : l'histoire des chaires est particulièrement évocatrice à ce propos tant leur foisonnement marque la direction des progrès. C'est aussi une histoire d'êtres humains, dont les défauts étaient ceux de leur condition et de leur époque, mais dont le talent, le dévouement, et parfois le sacrifice, donnent un exemple à tous ceux qui animent ou prolongeront l'histoire de notre Faculté.

Préface

par le Professeur René ROYER

Ancien Secrétaire Général du Club des Professeurs Honoraires

La Mémoire est indispensable à toute communauté qui souhaite progresser harmonieusement.

Sans Présent, il n'y a pas de Futur. Mais sans Passé, il n'y a pas de Présent.

Une Faculté de Médecine n'échappe pas à cette Loi et doit préparer son avenir en intégrant pleinement l'Histoire de son développement.

À Nancy, un effort particulier a été fait par un groupe de collègues. Il a permis de comprendre la façon dont l'Ecole de Médecine, située à Pont-à-Mousson puis à Nancy, a joué son rôle, et de sauvegarder et de restaurer de nombreux portraits des Maîtres de cette époque.

Un Musée, installé en 1975 dans les locaux de l'ancienne Faculté située rue Lionnois, fut choyé par le Doyen BEAU . Avec passion, le Doyen GRIGNON assumera le transfert difficile, voire douloureux, sur le site de Brabois et continuera l'œuvre de restauration et de conservation. Avec, en plus, le Musée de l'Internat, nous avons à notre portée un véritable Trésor de documents et de matériels.

Lorsqu'après son fondateur J. SCHMITT, et après J-P. GRILLIAT, j'ai repris l'animation du Club des Professeurs Honoraires, j'ai pensé que nous devions continuer et renforcer cette quête du passé, mais aussi profiter des Honoraires de leur vivant pour compléter nos sources d'information encore bien fragmentaires. 

Après des discussions animées et parfois sceptiques, l'idée de faire un annuaire des Professeurs Honoraires fut lancée et son projet s'est concrétisé avec une certaine lenteur. Le travail était perçu comme inhabituel, apparemment peu utile, voire saugrenu.  La quête de données simples comme une date de naissance ou d'agrégation nécessitait parfois des trésors de persuasion ; il a fallu restreindre nos ambitions et simplifier à l'extrême, diminuant la portée du document qui a cependant été publié et édité par les Services de notre Faculté après deux années d'efforts.

Mais une voie était ouverte pour une participation active à la Mémoire collective.

Lorsque notre collègue et ami, Bernard LEGRAS, eut l'idée de transposer en informatique les textes de portée historique publiés dans les Annales Médicales de Nancy , nous avons appuyé sa démarche auprès du Doyen NETTER pour lui faire ouvrir le site Internet de la Faculté ; on y trouve notamment des éloges funèbres mais également d'autres textes intéressants.

Nous suggérons alors, pour nos Honoraires en vie, d'y mettre les données de l'Annuaire et les biographies dont la disparité des formes n'avait pas permis l'impression.

La constitution du site a créé le déclic ; nos amis se rendant compte que de ne pas y être présent constituerait une négation ou un oubli de leur activité professionnelle. C'est maintenant, à une forte majorité, que les Honoraires, retraités, apportent leur concours en amenant leur documentation propre, en fournissant celle d'autres collègues en leur possession, ou en identifiant des personnes présentes sur d'anciennes photographies.

Ainsi aujourd'hui, nous avons l'essentiel de l'histoire de nos collègues disparus ou retraités et, pour beaucoup, nous possédons leur image. Grâce à l'enthousiasme et aux efforts de Bernard LEGRAS, ces documents sont accessibles à tous sur le site Internet de la Faculté.

Le Livre plus traditionnel constitue un ouvrage de référence unique.

Jamais nous n'avons eu autant de données et de photos et jamais nous n'avons autant actualisé notre histoire. Il faut continuer.

Nos jeunes Honoraires doivent témoigner de leur vivant et enrichir la Banque. Nous avons à poursuivre la Quête et à corriger d'éventuelles inexactitudes ; les étudiants doivent être incités à consulter ce site historique et à faire des mémoires ou des thèses sur des aspects particuliers.

Nous pourrons ainsi survivre à nous-même et, par notre passé, influencer le futur. .

Préface

par le Professeur Alain LARCAN

Membre et ancien Président de l'Académie Nationale de Médecine

Président du Comité Historique des Hôpitaux de Nancy

Les traditions médicales lorraines et plus spécialement nancéiennes sont importantes et ceci dès le XVIème siècle, même si Paris et Montpellier ont sur ce plan une histoire plus riche et plus longue. La création d'une Faculté de Médecine à Pont-à-Mousson en 1572, puis celle des collèges royaux de médecine et de chirurgie, leurs longues rivalités, puis leur rapprochement à la veille de la Révolution précédant de peu leur suppression, jalonnent les débuts de la médecine hospitalo-universitaire en Lorraine .

Le décret Fourcroy du 14 frimaire en III (1794) ne retint cependant que trois facultés : Paris, Montpellier et Strasbourg, auxquelles vinrent s'adjoindre les hôpitaux militaires d'instruction (hôpitaux - amphithéâtres), puis des écoles secondaires dont celle de Nancy dès 1822, transformée en école préparatoire en 1840. Parmi les maîtres anciens de la Faculté de Pont à Mousson, il convient de retenir surtout Charles LEPOIS, mort victime du devoir en soignant les nancéiens lors de l'épidémie de peste et qui affirma l'origine nerveuse de l'hystérie, ainsi que l'anatomiste JADELOT.

Au collège de médecine, nous retiendrons Charles BAGARD qui s'intéressa à l'hydrologie (les eaux de Plombières) et dont on a pu dire que son nom était le reflet de sa personnalité… et Dominique-Benoît HARMANT, médecin stipendié du roi de Pologne, à qui on doit une bonne étude de l'intoxication oxycarbonée due aux méfaits des « feux allumés », avant la découverte du gaz toxique lui-même.

L'histoire de l'école professionnelle ne dégage pas de très grands noms, si ce n'est celui d'Edmond SIMONIN, Directeur de l'Ecole, chirurgien et qui parmi les premiers s'intéressa à l'anesthésie, les quatre tomes consacrés au chloroforme et à l'éther paraissant le premier en 1849, et le dernier en 1879.

Le renom et même la gloire ne viendront qu'après le « tranfèrement » en 1872 de la Faculté de Strasbourg à Nancy et non à Lyon, ville également candidate, seule conséquence heureuse du calamiteux traité de Francfort. La Faculté et le Centre Hospitalier de Nancy qui va parallèlement se développer vont vivre dès lors en étroite symbiose hospitalo-universitaire, la Faculté étant très proche et comme déjà intégrée à l'Hôpital Central qui se construit en 1884. Le nombre des chaires magistrales resta longtemps réduit, si on le compare à celui d'aujourd'hui. Nombreux sont les internes et chefs de clinique, riches de promesses et de découvertes (je pense à Charles GARNIER, découvreur de l'ergastoplasme…) qui ne deviendront jamais Professeurs. Tous ont enseigné, cherché, soigné, avec compétence et dévouement, plus spécialement lors du premier conflit mondial où la Faculté très réduite en effectifs, jouera son rôle d'enseignement de guerre et méritera sa citation à l'ordre de la nation.

Il est difficile et pourtant utile de faire une présentation sélective et de dégager les figures de proue, ne serait-ce que pour sacrifier au nécessaire devoir de mémoire, en réactivant et en commentant, à l'attention des autorités comme des étudiants, l'action de personnalités dont beaucoup devraient être honorées par le rappel de leurs noms dans la ville et le Centre Hospitalier.

Nous distinguons un peu systématiquement les écoles consacrées à une discipline, ou à un groupe de disciplines proches et complémentaires, qui ont marqué à Nancy et qui furent largement reconnues à l'échelon national et même international. Elles ont en général un fondateur ou un chef de file prépondérant et se marquent par une filiation durable ou une efflorescence et un rayonnement particulièrement éclatant à certaines périodes.

La plus connue, seule dénommée «  Ecole de Nancy  », à tel point qu'elle est parfois confondue avec l'école artistique de Nancy… est l'école hypnologique de Nancy créée par le Professeur de Clinique Médicale Hippolyte BERNHEIM, qui rendit d'ailleurs hommage à un médecin praticien de Nancy, le Docteur LIEBAULT. S'élevant contre les conceptions de l'école de la Salpétrière de Charcot, persuadé que l'hystérie n'est que de culture, de suggestion et d'imitation, BERNHEIM qui était par ailleurs un excellent médecin interniste en particulier dans les domaines actuels de la cardiologie et de la neurologie est vraiment le maître de la psychosomatique, de l'hypnose et de la suggestion. Il groupe autour de lui des disciples parfois encombrants (Liegeois), des collègues (le physiologiste Henri BEAUNIS, auteur du somnambulisme provoqué ), des médecins venus d'ailleurs (Baudoin) et reçoit la visite de Freud encore inconnu. C'est Hippolyte BERNHEIM qui attire l'attention sur Nancy et sa « Faculté de village » (selon l'expression insultante de Babinski). La seconde école de Nancy animée par le pharmacien COUE n'aura pas le même rayonnement scientifique, mais le nom de sa méthode restera dans la mémoire de chacun plus longtemps que celui de BERNHEIM.

Une autre école est l'école morphologique qui associe anatomistes et histologistes sous l'impulsion initiale de Charles MOREL. Elle regroupe en anatomie Adolphe NICOLAS, Paul ANCEL, Maurice LUCIEN et en histologie Auguste PRENANT, Pol BOUIN, Remy COLLIN. Leurs recherches ont porté sur les glandes endocrines : parathyroïdes, hypophyse, glandes sexuelles (corps jaune de l'ovaire, glande interstitielle du testicule), le système nerveux, l'appareil pulmonaire. Ce sont eux qui ont créé l'association des anatomistes et la fédération internationale des anatomistes à Nancy à partir de 1899.

Elle sera complétée et enrichie par l'école endocrinologique clinique qui regroupe, outre les morphologistes déjà nommés, les physiologistes, JEANDELIZE, futur ophtalmologiste, auteur d'une mémorable thèse sur l'insuffisance parathyroïdienne, puis Daniel SANTENOISE et les cliniciens Jacques PARISOT et Paul-Louis DROUET.

L'école obstétricale de Nancy, héritière de la tradition strasbourgeoise (STOLTZ et les deux HERRGOTT, Alphonse et François-Joseph) va s'affirmer sous la direction d'Albert FRUHINSHOLZ qui créera la Maternité Adolphe Pinard la plus moderne d'Europe, à l'époque, en 1929. Il réalisera une œuvre obstétricale (décalage thermique de la grossesse, spasmes vasculaires de la grossesse, pyélite gravido-toxique…) et sociale que continueront ses élèves VERMELIN, HARTEMANN, RICHON. Il fut membre titulaire de l'Académie Nationale de Médecine.

Les écoles chirurgicales de Nancy furent marquées par des personnalités puissantes : Albert HEYDENREICH, observateur d'un des premiers cas de maladie de Buerger et mort d'une piqûre anatomique, Théodore WEISS et Aimé HAMANT, auteurs de mémorables travaux sur la plaie de guerre, le Doyen Frédéric GROSS et Louis SENCERT, ce dernier pionnier de la chirurgie gastro-oesophagienne et vasculaire, Gaston MICHEL intéressé par les traumatismes du rachis, Alexis VAUTRIN orienté surtout vers la chirurgie gynécologique et précurseur de la lutte anti-cancéreuse, Paul ANDRE créateur de la spécialité d'urologie à Nancy, René FROELICH et Paul BODART pour la chirurgie infantile. Mais il faut surtout retenir les maîtres plus récents : René ROUSSEAUX et son élève Jean LEPOIRE, créateurs de la discipline neurochirurgicale, Pierre CHALNOT créateur à Nancy de la chirurgie thoracique et cardiaque, Jacques MICHON qui autonomisera la chirurgie de la main, Maurice GOSSEREZ fondateur de l'école chirurgie maxillo-faciale.

Une autre école est celle de la médecine sociale . Parmi ces précurseurs, on retrouve Emile POINCARE (père d'Henri Poincaré) qui s'intéressa parmi les premiers à la médecine professionnelle industrielle, Eugène MACE grand bactériologiste, Paul SPILLMANN spécialiste de la tuberculose pulmonaire mais surtout Jacques PARISOT futur représentant de la France à la SDN et à l'OMS qui groupera autour de l'Office d'Hygiène Sociale Louis SPILLMANN (dermato-vénérologie), Pierre SIMONIN (tuberculose), Louis CAUSSADE (pédiatrie),… dans le sillage médico-social de Léon Bernard.

L'école pédiatrique de Nancy fondée par Paul HAUSHALTER qui décrivit l'acrodynie, se poursuivit par les travaux de Louis CAUSSADE et surtout de Nathan NEIMANN, véritable animateur de l'école pédiatrique moderne au sein de laquelle s'individualiseront toutes les spécialités pédiatriques.

Il faut encore évoquer dans les sciences fondamentales le souvenir d'Augustin CHARPENTIER en physique, inventeur de plusieurs appareils d'ophtalmologie, d'Eugène RITTER et de René WOLFF (travaux sur la vitamine B12 et le facteur intrinsèque) en chimie… l'école de physiologie du sport et de physiologie aéronautique de Louis MERKLEN, René GRANDPIERRE et Claude FRANCK ; les noms de Victor FELTZ associé souvent au chimiste RITTER, en anatomo-pathologie, auteur de mémorables recherches sur les embolies capillaires et l'urémie expérimentale ; et surtout celui de Jean-Paul VUILLEMIN, exceptionnel spécialiste d'histoire naturelle et de botanique, auteur d'une nomenclature cryptogamique, de recherches en mycologie et père du mot « antibiose ».

En médecine , il existe bien entendu au sein des cliniques médicales, ainsi que dans différents Services (maladies des vieillards à la Maison de secours) des cliniciens avertis comme Charles DEMANGE (gériatrie), Georges ETIENNE et ses élèves Paul-Louis DROUET et Louis MATHIEU dans différents domaines de la médecine, de Paul MICHON initiateur de l'hématologie et surtout de la transfusion, de Lucien CORNIL et de Pierre KISSEL en neurologie, de Paulin de LAVERGNE pour les maladies infectieuses. Il existait d'ailleurs une tradition de maladies infectieuses et de bactériologie avec COZE et FELTZ, MACE et l'épidémiologie sera continuée par Pierre MELNOTTE. Louis MATHIEU sera le premier cardiologue nancéien, François HEULLY le créateur de la gastro-entérologie et Pierre LOUYOT celui de la rhumatologie.

Enfin, parmi les spécialités parachirurgicales , il convient de rappeler Paul JACQUES de formation anatomique et créateur de la discipline oto-rhino-laryngogique à Nancy et Charles THOMAS qui dans la tradition de ROHMER et de JEANDELIZE sera le père de l'ophtalmologie moderne à Nancy.

Nous avions à la CME, proposé à la direction du CHU mais sans résultats tangibles, il faut le dire, de reprendre de façon rationnelle et complète, les dénominations des bâtiments, salles de soins, salles de cours, en rappelant l'apport souvent considérable de ces maîtres à telle discipline. Philippe VICHARD de son côté a dénoncé la cécité, nous dirions surtout l'absence d'esprit de suite et de plan, des autorités en particulier municipales qui ont parfois accordé le parrainage d'une rue à quelques médecins en fonction d'un legs, d'une émotion momentanée, d'un dévouement particulier sans se soucier d'honorer vraiment les médecins hospitalo-universitaires dans leurs travaux et actions hospitalo-universitaires. La monographie de Jean SCHMITT rend bien compte du caractère erratique « au petit bonheur » des dénominations médicales tant à Nancy que dans le Grand Nancy.

Nous souhaitons que la publication de ce travail due à la diligence et aux recherches du Professeur LEGRAS permettent aux autorités municipales et hospitalières de prendre conscience de ce devoir de mémoire et surtout de reconnaissance à de grands anciens, à qui nous devons beaucoup, sinon parfois tout.