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Depuis l'antiquité chrétienne, on a voulu associer chacun des quatre évangélistes à l'un des quatre êtres vivants dont nous parle le livre d'Ezechiel (1,10).
Saint Jean se voit donc traditionnellement identifié à l'aigle, tant il est vrai que son évangile s'emploie à contempler « de haut » les grands mystères de l'histoire du salut. Comme l'aigle capable de regarder le soleil en face sans en être aveuglé, Jean a contemplé Jésus, Lumière née de la Lumière. Et il nous a transmis cette lumière, pour qu'à notre tour nous puissions la recevoir, et qu'elle éclaire nos ténèbres. Son évangile est un évangile de Lumière.
Il faut remercier Bernard Legras d'avoir eu la bonne idée d'illustrer l'évangile de Jean par ces grandes œuvres d'art, qui viennent à la fois nous révéler quelque chose de cette lumière que les artistes ont perçue, et par là-même enrichir notre propre méditation des scènes bibliques. Peindre l'évangile, c'est sans doute transmettre quelque chose de la Lumière qui se révèle. C'est faire goûter, c'est faire « toucher de l'œil » la lumière d'un évènement qui nous sauve. Et quand nos yeux émerveillés redécouvrent dans cet ouvrage le clair-obscur du doute de Thomas, ou l'entrée colorée de Jésus à Jérusalem, ils se souviennent que Dieu est la Lumière de nos vies, et que cette lumière nous fait du bien. Elle nous embellit. Elle nous élève. Elle nous sauve.